ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
5 Septembre 2008
Juste avant l'échéance (c'était hier, 2 mois après la décision du
préfet du 04 juillet), la Sita a déposé un recours en annulation de la décision du préfet. Motif invoqué : atteinte à la crédibilité et à l'image de marque de l'entreprise. Mais comme nous
l'avions signalé plusieurs fois dans notre blog, le gros défaut dans la décision du préfet, ce sont les motivations, et surtout, que tout en refusant l'autorisation à la Sita,
il y validait l'absence de risque hydrologique, point capital et porte ouverte à toutes les
contestations et nouveaux projets. Pour ma part, il me semblait que cela faisait voler en éclat le meilleur argument du CRAD.
Pas d'inquiétude cependant, les recours devant le tribunal administratif mettent en général 18 mois à être traités. Cela laisse du temps au nouveau PEDMA des Vosges pour être validé, et aux cas de Robécourt (entreprise Villers Services) et Villoncourt (entreprise Barisien)
pour être traités.
A noter, que la Sita a décider de développer son site de Ménarmont avec un "«
éco-pôle », à savoir des outils de traitement et de valorisation des déchets électroniques en fin de vie (D3E), de production de biogaz et « d'optimisation » des déchets non valorisables". Le
calvaire de Ménarmont risque de se prolonger.
Suit l'article de l'Est Républicain de ce jour.
Escles : Sita contre-attaque
Le préfet avait rejeté la demande d'exploitation du centre de stockage de déchets non dangereux de Pierraumont. Sita Lorraine saisit le tribunal administratif.
La demande d'exploiter ce centre de stockage d'Escles-Pierraumont avait été déposée le 14 juin 2006 par le directeur général de Sita
Lorraine à Metz, Patrick Leveel. Après l'instruction réglementaire, la consultation des services idoines, une enquête publique (pas favorable), l'avis (négatif) des élus et celui, défavorable à
une large majorité (13 contre, 4 pour, 5 abstentions) du Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques, le préfet des Vosges, Albert Dupuy, avait tranché le
4 juillet : demande rejetée. On se souvient que le projet avait soulevé une levée de boucliers dans la Vôge, sous l'impulsion notamment du Comité rural anti-décharges (Crad).
Hier, Sita Lorraine a fait savoir qu'il déposait devant le tribunal administratif de Nancy un recours en annulation de la décision de rejet signée par le préfet il y a deux mois. Albert Dupuy
avait considéré que ce centre « pouvait remettre en cause les efforts réalisés sur le secteur en vue de développer le tourisme et les activités liées à l'eau et au bois », que ce projet «
pourrait porter préjudice à l'image de marque d'autres activités économiques implantées sur le département, notamment Nestlé Waters, ainsi qu'à la création du pôle de compétitivité mondial de
l'eau envisagé par le conseil général, et plus généralement, au thermalisme et au tourisme du département ». Le préfet avait relevé également l'hypothèse « d'un impact négatif sur l'emploi du
département ».
A priori, Sita Lorraine n'a pas articulé sa contre-attaque autour de la contestation directe de ces points. Le porte-parole de la filiale de Suez Environnement parle d'une autre accroche : « Nous
allons défendre la qualité de notre dossier, notamment en matière de technique environnementale. En aucun cas, on ne peut remettre en cause la qualité de notre travail et la façon dont nous
avions prévu l'exploitation ». Question de crédibilité et d'image de marque, mais pas seulement. « La tierce expertise a reconnu qu'il n'y avait pas de risque en matière hydrologique », relève la
même source.
« Optimisation » des déchets
Sita Lorraine indique qu'il n'a pas en vue d'autre projet de centre d'enfouissement dans les Vosges. Villoncourt (ER d'hier) ce n'est
pas de son ressort. En revanche, la société va déposer « dans les semaines qui viennent », un dossier pour la création sur le site de Ménarmont qu'elle exploitera jusqu'en mai 2009 d'un «
éco-pôle », à savoir des outils de traitement et de valorisation des déchets électroniques en fin de vie (D3E), de production de biogaz et « d'optimisation » des déchets non valorisables. Sita
possède trois autres sites en Moselle et Meurthe-et-Moselle sur lesquels elle produit de l'électricité à partir du méthane dégagé par les déchets.
G. M. (Gérard MOUGIN)
Est-Républicain - 05/09/2008