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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

« Pas une montagne de déchets » - Est-Républicain

Cela bouge de partout dans les Vosges sur le sujet du centre de stockage des déchets ultimes. Sita relance un double projet sur Menarmont (un arrêté complémentaire qui ne demande pas de procédure administrative, plus un nouveau dossier de 11 ans), Sita a fait appel pour son projet de Pierraumont, Robécourt va passer dès le 18 septembre devant la commission de révision du PEDMA, et on reparle aussi de Villoncourt.

 

Sita Lorraine dévoile ses projets à court et long terme, sur son centre de stockage de déchets ultimes de la Haie Rousse à Ménarmont.


Patrice Leveel : « Il reste de la place ».

« Ça ne sent rien ici », s'étonne un délégué du Syndicat intercommunal pour la collecte des déchets d'Epinal et de sa région (Sicovad) à qui Sita Lorraine, l'exploitant, faisait faire le tour du propriétaire, hier matin. Pas de traces de mouettes, ou de renards blancs aux yeux rouges, donc génétiquement modifiés, la hantise des écologistes. Quelques escargots profitent de l'ouverture (en grand) des vannes célestes pour s'aérer les antennes oculaires. Une chape de tristesse recouvre les 27 alvéoles de la Haie Rousse (30 ha).
(Remarque personnelle : un jour automnal, de grand vent, avec de fortes pluies, pouvait-il en être autrement ?)

Bienvenue à Ménarmont, le « temple » vosgien du déchet. Drôle de temps pour visiter, en groupe, un centre de stockage où le vert l'emporte d'habitude sur le gris. « Mais on avait envie que les délégués, surtout les nouveaux élus, sachent de quoi ils parlent », avance Benoît Jourdain, président du Sicovad (le plus gros syndicat de collecte des Vosges, 102.000 habitants) et du Sovotom (traitement au niveau départemental). La matinée comprenait également un détour par l'usine d'incinération de Rambervillers.



Laurent Bonnome a conduit la visite hier matin, au bord de l'alvéole.

Arrêté complémentaire


On dit un peu n'importe quoi quand on évoque ce sujet sensible. Alors, Patrice Leveel, directeur général de Sita Lorraine, et Laurent Bonnome, patron de l'agence de traitement, ont pris le temps de puiser dans le registre pédagogique, d'expliquer les démarches, et d'esquisser le futur de Ménarmont. Voilà, en fait, ce qui intéresse le citoyen. Que faire de tout ce que le consommateur et l'industrie (2/3 des volumes) empilent dans les conteneurs et qui échappe à la valorisation ? La question se pose depuis des mois, puisque l'autorisation d'exploiter l'unique CSDU vosgien arrive à échéance fin mai 2009 et que tous les projets, dont celui d'Escles porté par la filiale de Suez Environnement, sont stoppés ou à peine esquissés (lire ci-dessous).

Un plan sur onze ans

Sita Lorraine a déposé en fin de semaine un nouveau dossier en préfecture. Démarche à double détente. Un, la société demande au représentant de l'Etat un arrêté complémentaire, sans qu'il y ait recours à enquête administrative, puisqu'un avis du Conseil départemental de l'environnement et des risques technologiques suffit. Patrice Leveel détaille pour nous son argumentaire : « Nous disposons d'une autorisation pour une capacité de 150.000 tonnes par an, sur cinq ans. Or, nous n'enfouissons que 115.000 tonnes. Faites le calcul, nous avons encore théroriquement un vide de fouille d'un an et demi ». Dix-huit mois, voilà qui laisserait un peu de répit dans la recherche d'une solution en phase avec le plan départemental... CQFD. Deux, Sita Lorraine inclut dans ce dossier un programme d'enfouissement sur onze ans, portant sur une capacité globale de 900.000 tonnes. S'ajoute la création d'un « Eco-Pôle » (lire par ailleurs). « On a de la place. On ne fera pas une montagne de déchets, ni un énorme dôme ! », assure Laurent Bonnome, « on souhaite rehausser les alvéoles de trois mètres, donc sans véritablement toucher à l'équilibre paysager ». La durée de onze ans s'explique par la nécessité d'amortir le nouvel investissement. Pour ce deuxième volet, la procédure administrative s'impose légalement .

G. M. (Gérard MOUGIN)
Est-Républicain - 14/09/2008

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