ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
Le Sicotral est le premier syndicat vosgien à expérimenter la pesée embarquée des
ordures ménagères. A priori, vu la baisse des tonnages, ça marche !
Jean-Marie Antoine et Viviane Roche le disent : la sensibilisation porte ses fruits.
Photo VH
Comme toutes les puces, elles sont minuscules, et passent quasiment inaperçues sur le rebord d'un bac de collecte. Ces composants électroniques, fournis par la société allemande Sulo, prennent la
forme d'un clou ou d'une pièce ronde. Petite pièce, pour grand dessein : faire payer chaque foyer en fonction de la quantité de déchets qu'il glisse dans l'unique conteneur individuel. La puce en
question est couplée à l'appareil de lecture d'un camion benne spécial. Toutes les données atterrissent sur l'ordinateur du Sicotral, et, bientôt, serviront à établir la facture.
Poubelles au régime minceur
En apparence, le procédé s'avère simple. Dans la pratique, c'est autre chose, question de maîtrise de tous les paramètres et de calage des données techniques. L'idée n'est pas nouvelle, sauf
qu'elle n'avait jamais été mise en application dans les Vosges. Le Syndicat mixte de collecte et de traitement des déchets ménagers et assimilés de la région de Lerrain (1) a tenté le coup en
décembre 2006 (date de la prise de décision) et depuis sert un peu de laboratoire. Dans le département, on observe, on décrypte la tentative, on guette les avancées d'un système pour l'heure en
pleine expérimentation. « L'objectif est que les gens fassent tout simplement attention aux déchets qu'ils jettent », synthétise Viviane Roche, ambassadeur du tri (pour quelques jours encore) au
Sicotral, partisan d'une autre façon de consommer et promoteur-relais d'une opération qui consiste à faire subir une cure de minceur à chaque poubelle (lire par ailleurs).
« On ne peut qu'encourager le tri à la source », énonce le vice-président du Sicotral, Daniel Audinot, grand partisan de la pesée embarquée et de la taxe à la levée. Le maire de Jésonville détecte
d'entrée une avancée : « En écartant les déchets verts de la poubelle, on peut faire baisser significativement les volumes. On peut descendre à 100 kg par an par habitant ! » A rapprocher de la
moyenne annuelle vosgienne : 312 kg par an par habitant.
En janvier
A priori, l'expérience se traduit sur la bascule par des relevés en baisse, et par contrecoup, des économies sensibles et attendues sur le budget traitement : « On était en juin à 196 tonnes
collectées contre 266 l'an dernier, à 210 tonnes en juillet contre 297, en août à 192 tonnes contre 300 », rapporte M. Audinot. Jean-Marie Antoine, le président du syndicat, ne souhaite pas
précipiter les choses : « Puisque nous mettons en place quelque chose de nouveau, autant le faire bien. On teste, on expérimente et on devrait mettre en place tout le système courant janvier.
Économiquement c'est une bonne chose, surtout pour les familles nombreuses, et on voit que les gens ont fait un effort. Nous devons aussi valoriser au maximum nos produits de déchetteries, réduire
les tournées des camions. » Pour le maire de Nonville, « l'essentiel est que la charge n'augmente pas. Je dirais même que l'on doit tout faire pour que ça coûte moins cher ! ».
G.M.
• (1) Sicotral : syndicat qui a pris le relais du Sisov qui gérait le défunt incinérateur. Il fédère trois communautés de communes, soit 65 communes au total, réparties sur les cantons de Darney,
Monthureux-sur-Saône et Dompaire. Soit 5.500 foyers.