ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
1 Décembre 2008
Le Collectif rural anti-décharges va entrer dans la mêlée judiciaire du dossier du centre d'enfouissement d'Escles-Pierraumont. Le CRAD produira un mémoire de défense.
Ils utilisent des termes guerriers, mais samedi, lors de leur assemblée générale à Lerrain, les militants du Collectif rural anti-décharges ont fait preuve de sagesse. Pas un mot plus haut que l'autre, même si le langage épouse toujours les contours de la fermeté.
Renaud Gutton (au premier plan) et Daniel Audinot, samedi soir à Lerrain : « Nous serons plus à l'aise en défense qu'en recours. »
Le dossier du centre de stockage de déchets ultimes d'Escles-Pierraumont n'est pas refermé, le président Renaud Gutton et son bras droit, Daniel Audinot, ont mis en garde tout le monde contre une possible démobilisation. Quatre avis négatifs rendus ne signifient pas victoire. Sylvain François, le premier au micro, parlait « de combat pas encore terminé ». Une façon de transmettre à l'auditoire, bien fourni, une sorte d'appel anti-relâchement.
Position de défense
L'adversaire ? Sita Lorraine, candidat à l'exploitation de ce CSDU dont personne ne veut dans la Vôge. Refus exprimé par les 1.100 adhérents du CRAD et les 12.000 pétitionnaires recensés au plus fort de la mêlée juridico-administrative, le dernier épisode en date ayant conduit Sita à contester devant la cour idoine de Nancy le refus du préfet Albert Dupuy de délivrer l'autorisation d'exploiter. « Sita n'est pas prêt de lâcher si facilement », estime le pugnace Renaud Gutton. « Nous sommes aujourd'hui dans une position de défense. Et nous serons plus à l'aise en défense qu'en recours. » Comme le code de justice administrative lui en donne la possibilité, le CRAD va déposer un mémoire, livrer au tribunal administratif ses propres conclusions, nourries par ses propres experts. « L'arrêté du préfet a été motivé de manière un peu particulière, il met d'abord en avant l'impact du CSDU en terme d'image, mais ne met pas directement en avant les risques de pollution de la ressource en eau », appuie Renaud Gutton. « Il peut y avoir des failles et des fissures non détectées dans ce sous-sol pas homogène ». Sous-entendu : que se passerait-il en cas d'écoulement des jus de décharge dans les deux nappes successives ? Le collectif met en avant le risque de contamination des grès du Trias inférieur, donc, par capillarité, des sources d'alimentation vittelloises.
Autres points de divergence, le CRAD assure que la ligne de partage des eaux traverse la colline de Pierraumont en
son milieu et que les sondages piézométriques, « réalisés sur une période trop courte », n'apportent pas d'informations garanties. « C'est un des gros points d'interrogation relevés dans la
tierce expertise », livre le président Gutton.
« Et si ça change de préfet ? », lance subitement un membre du CRAD. Réponse de Renaud Gutton : « C'est une quasi-certitude, quand le sujet sera tranché par le tribunal administratif, le préfet
ne sera plus le même ! »
Plan ambitieux
Les militants vont entendre parler du projet pendant trois ou quatre ans encore... Donc, le fameux slogan « ni
ici, ni ailleurs, mais autrement », reste d'actualité.
Daniel Audinot en convient : « Si pour nous, le « ici » semble moins d'actualité, le « ailleurs » est toujours dans la tête des décideurs et le « autrement » demeure encore bien timide. » Le
vice-président évoque ici ce plan départemental décennal en révision. « Nous voulons un nouveau plan à la fois réaliste et ambitieux dans ces objectifs de réduction des déchets résiduels »,
énonce-t-il. « Nous ne voulons surtout pas d'un plan quasi identique au précédent, ce qui est envisagé dans trois des quatre scénarios à l'étude. » Le CRAD a choisi un fil conducteur : il sera
vigilant, convaincant. Et combatif, comme au début.
M. (Gérard MOUGIN) – Est-Républicain - 01/12/2008