ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés
31 Décembre 2008
La Société vosgienne pour la valorisation des déchets a obtenu une triple
certification pour son usine d'incinération rambuvetaise.
Benoît Jourdain et Georges Guittonneau : en phase.
Trois d'un coup. A l'usine d'incinération de Rambervillers, on est fier de présenter cette triple certification Qualité sécurité environnement (lire par ailleurs) comme on est fier de faire faire
le tour du propriétaire aux visiteurs avides de savoir ce qui se cache derrière les trois immenses cheminées du site, discret finalement, de la route de Romont.
Cacher n'est pas vraiment le terme ad hoc, puisque la réglementation induit une transparence complète dans la gestion de ce type d'installation classée, via une commission locale d'information et
de sécurité, une campagne de surveillance des bio-indicateurs et cette Commission départementale de suivi des dioxines qui va jusqu'à puiser les informations dans le lait des vaches exposées au
panache de l'usine rambuvetaise.
On est loin des balbutiements de l'incinération, lorsque les fours, y compris dans les Vosges, avalaient tout et crachaient une fumée noire jamais
contrôlée.
Anticiper
« À chaque fois, nous avons anticipé les mises aux normes, ce qui a été le cas en 2002 pour les fumées et les
dioxines et les furannes que nous surveillons en continu. Cette triple certification consolide nos bonnes pratiques », résume Georges Guittonneau, directeur de la Société vosgienne pour la
valorisation des déchets, une filiale de Novergie (groupe Suez Environnement) et de Veolia Rhin-Rhône (groupe Veolia environnement).
Avec son turbo-alternateur, l'usine produit de quoi éclairer une ville de 51.000 habitants/an.
Via une délégation de service public, SOVVAD valorise les 91.000 tonnes/an de déchets ménagers générées par les 516 communes adhérentes au Syndicat mixte départemental (SMD) et au Sicovad
(Syndicat de collecte d'Épinal et sa région).
« Un nouveau chapitre s'est ouvert dans la gestion des déchets », embraye Benoît Jourdain, président du Syndicat mixte départemental (SMD) et du Sicovad. « Hier, la mission de la SOVVAD
consistait principalement à traiter par combustion les déchets en garantissant un haut niveau de protection environnementale et la continuité du service public au meilleur coût. Aujourd'hui, le
déchet est devenu créateur de valeur. SOVVAD assure la transformation de ces déchets en énergie, dans une logique d'économie circulaire qui répond aux enjeux de la protection des ressources
naturelles et de la lutte contre le changement climatique. »
Bon bilan carbone
On génère de la plus-value avec
des déchets, voilà ce que l'exploitant a compris d'entrée, en vendant sa vapeur à la papeterie Matussière et Forest toute proche. À l'arrêt de celle-ci, SOVVAD avait déjà pris les devants : la
vapeur faisait tourner un turbo-alternateur de 6 MWh.
Avec l'entrée en service d'une troisième ligne moderne en 1998 (87 % de rendement), la production électrique annuelle se monte à 37.000 MWh. De quoi éclairer une ville de 51.000 âmes, tout en
économisant 18.200 tonnes équivalent pétrole.
Sauf pendant la période annuelle de maintenance, le centre de valorisation tourne 24 heures sur
24.
« 3 % seulement de la matière entrante n'est pas valorisée », indique Georges Guittonneau. Cette récupération énergétique se traduit par un bilan carbone favorable, chiffré à 43.000 tonnes/an de
CO2 fossile évitées.
« On est en cohérence avec la loi Grenelle 1 et le paquet énergie-climat en discussion au niveau européen », avance Benoît Jourdain. En phase, évidemment, avec les enjeux du développement
durable, on insiste.
G. M. (Gérard MOUGIN) – Est-Républicain - 31/12/2008
Moins de taxes grâce à la certification
SOVVAD a donc cumulé d'un coup trois certifications.
• La première, ISO 9001, est décernée pour la qualité de service public et la maîtrise de son activité.
• La deuxième, ISO 14001, norme internationale, prend en compte l'absence d'impacts de l'usine sur l'environnement et sur la santé. On le rappelle, l'unité rambuvetaise fait l'objet d'une
surveillance en continu ou ponctuelle. Ces objectifs d'éco-industrie citoyenne se traduisent, dans le cadre du Grenelle de l'environnement, par une taxe générale sur les activités polluantes
(TGAP) réduite à 4 € tonne au lieu de 7 €. La détaxe se situe à 270.000 € en 2009 et grimpera à 540.000 € en 2013 pour le Syndicat mixte départemental.
• La troisième certification porte sur le référentiel de management de la sécurité OSHAS 18001. Il s'agit de prévenir les risques professionnels. Pour ce faire, la société a recruté une
coordinatrice QSE (qualité, sécurité, environnement). Elle annonce quasiment cinq années sans accident du travail.
Est-Républicain - 31/12/2008