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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

Versainville : déchets d'automobiles très toxiques

Les analyses des échantillons du site de stockage sauvage révèlent la présence, en quantité conséquente,de métaux lourds contenus dans les batteries, des huiles, des hydrocarbures et du liquide de frein.



Les techniciens d'Inovadia procèdent à des prélèvements de terre autour du site de Versainville. Au fond, la brocante et le tumulus de 37 000 tonnes de déchets automobiles toxiques. : Stéphane Geufroi


« Nous avons réalisé 37 prélèvements sur le site, explique Yvon Ory, inspecteur de la Drire (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement) en charge du dossier. Les analyses des échantillons ont détecté des métaux lourds toxiques, comme du plomb et du zinc, dans des valeurs importantes. » Il ne s'agit donc pas de « déchets inertes », comme on l'avait annoncé au moment de la mise à jour de ce stockage sauvage de 37 000 tonnes.


Les services de l'État ont également découvert « des hydrocarbures, des huiles moteurs, de boîtes de vitesse et du liquide de frein ». Un cocktail polluant déversé à même la terre par l'entreprise Guy Dauphin environnement, basée à Rocquancourt dans le sud de Caen. « Nous n'avons pas constaté de transfert de pollution dans les champs autour du site. Pour l'instant », souligne Yvon Ory.

Pour vérifier que la pollution ne s'est pas propagée, depuis mercredi, l'entreprise rennaise Inovadia effectue des carottages des terrains environnants. « Nous récupérons des échantillons tous les 30 cm », explique un des techniciens. Des échantillons qu'Inovadia transporte dans de petits pots en verre non scellés.

« Nous aurions préféré que la Drire récupère en direct ces échantillons et les fasse analyser elle-même, réclame Gérard Lorfeuvre, président de l'Association des riverains de Versainville. On peut s'étonner que la société rennaise ait été sélectionnée par GDE et qu'elle effectue les prélèvements aux seuls endroits qu'elle choisit elle-même. »

Interrogée sur cette pratique, la Drire répond qu'« il s'agit d'une procédure habituelle » et qu'elle « travaille dans la concertation et non dans la suspicion ».

Cinq ou six autres sites

Propriétaire des champs, l'agriculteur Alain Leroy apprécie modérément la méthode. « J'envisage de procéder à des prélèvements et des analyses contradictoires », explique-t-il. « Étonnant que personne ne s'intéresse à l'ancien puits situé à 500 m sous la pente du dépôt », s'agace Gérard Lorfeuvre. La Drire dit ne pas avoir connaissance de ce puits et annonce d'autres contrôles.

Vu le niveau de pollution du parking de la brocante voisine, « nous allons proposer un arrêté préfectoral demandant le nettoyage complet du site au frais de la société GDE », indique Yvon Ory. Cette décision devrait tomber à la fin du mois. La population de Versainville, elle, se réunit ce soir. « Nous serons vigilants jusqu'au bout », prévient Gérard Lorfeuvre.

« Découvreur » des déchets de Versainville, René Hamel prédit que les gendarmes de Falaise, en charge de l'enquête préliminaire, « ne sont pas au bout des surprises ». Il évoque la présence d'autres sites, « au total entre 5 et 6 dans un rayon de 15 km autour de GDE Rocquancourt ».

Jean-Pierre BUISSON.
Ouest-France - 23/01/2008

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