Ces déchets qui dérangent (Est-Républicain)

Alors qu'ils pensaient le projet enterré, Alain Vergne et le président Eric Valtot remobilisent les membres de l'association Accid, lors de la réunion publique à Robécourt.

Alors que l'on pensait que le projet d'implanter un centre de stockage de déchets à Robécourt était enterré, voilà que des travaux de forage s'effectuent.

Voilà que la colère gronde de nouveau dans la petite commune de Robécourt, dans l'Ouest vosgien, où les élus et les habitants sont inquiets face au projet d'implanter un centre de stockage de déchets ultimes de classe 2 (CSDU).
Des travaux de forage sont actuellement entrepris sur le site de la Fennecière par la société Trienersys, filiale de la société Villers services. Madame le maire, Régine Thomas, s'est rendue sur le site pour y glaner quelques informations.
«Ils ont fait venir spécialement du Var une machine exceptionnelle et unique en France, pour procéder à ces travaux de forage. Actuellement, ils sondent la perméabilité du sol et ont foré jusqu'à dix-neuf mètres. Deux géologues surveillent ces travaux ».

L'heure est donc à la «révolte» pour les centaines de membres de l'association Accid (Action citoyenne contre l'implantation d'une décharge), présidée par Eric Valtot et qui tenait une réunion publique mardi soir, en présence d'une cinquantaine d'adhérents.
« Nos banderoles sont prêtes et nous allons les ressortir ». Plus qu'un combat local, Eric Valtot et les siens militent contre un projet départemental.

Une épine dans le pied
Au cœur du problème, la fin de l'exploitation, en juin 2009, du site de Ménarmont et la nécessité d'avoir un nouveau site d'enfouissement. Mais où? Rugney, Pierraumont (Escles), Robécourt, autant de sites que rejettent les associations Vigidécharges, CRAD, Accid. « Plusieurs questions nous viennent en tête, comme la provenance des 300.000 t de déchets, alors que les Vosges n'en comptent que 130.000. D'où vient le reste? Pourquoi relancer le site de Robécourt, alors qu'un rapport de novembre 2001 définit le territoire de la commune comme une zone contraignante pour la réception d'un CSDU? Que fait-on des problèmes hydrologiques et des nombreuses sources et nappes phréatiques? Que cache l'acquisition de 130 ha, alors qu'il ne faut que 30 à 40 ha pour réaliser un seul CSDU? Les risques pluviométriques sont-ils bien évalués?», s'interrogeaient Eric Valtot les membres de Accid.

L'exemple de Nicolas Hulot

« Nous allons entrer dans une période électorale. Pourquoi ne pas prendre modèle sur Nicolas Hulot et sa charte écologique? Nous pourrions mettre en place un pacte que les futurs élus signeraient en s'engageant, qu'ils soient pour ou contre », lançait un des adhérents. « Nous devons à nouveau nous mobiliser fortement et trouver des solutions pour nous faire entendre. Je propose à chacun d'y réfléchir et de travailler au travers d'une petite commission. Pour l'heure, une grande manifestation inter-associative est prévue le 22 mars devant le conseil général et la préfecture. N'hésitez pas à en parler autour de vous », demandait le président Eric Valtot qui va devoir reprendre son bâton de pèlerin.