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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

Ecopole de la Vallasse - le plus important projet de Villers Services

Parmi les projets actuels de la société Villers Services (Robécourt, Saint-Crépin, Hirschland, Bessan), celui de l'Ecopole de la Vallasse dans l'Hérault à Bessan, Montblanc est sûrement le plus important, par son ampleur et les sommes engagées (avec l'aide de la banque DEXIA)

Suivent deux documents : un qui décrit le projet, un autres les points faibles de celui-ci.
Pour commencer, un lien sur le site YouTube où VS a placé - opportunément - il y a 6 mois un petit film sur les presses extrudeuses de déchets.



Le projet d’Ecopôle de
la Vallasse
Une usine de traitement de 200 00 tonnes/an de déchets en pleine nature



Après les échecs des projets d’enfouissement de déchets ultimes sur la commune de Bessan, puis sur celle de Riols (pourtant proposé par le maire de Saint Pons de Thomières), le plan départemental déchet se doit de trouver une solution au problème de la Zone Ouest du Département de l’Hérault.
Mais nul ne sait encore qui est à l’origine du Projet d’ « Ecopole » de la Vallasse? Quelle est la compétence donnée au Conseil Général de l’Hérault et qui sera le maitre d’œuvre ?

Qui y a-t-il derrière ces sociétés écran?

Au fil du temps le projet a pris de l’ampleur.
Il s’agit maintenant de traiter 200 000 tonnes par an de déchets de toute nature de la source jusqu’à la fin. 
Il ne s’agit plus uniquement d’un centre d’enfouissement de déchets « ultimes »comme il y a quelques années mais d’installations qui ont un caractère industriel :

- Bio- méthanisation/compostage de déchets putrescibles,
- centre de tri/récupération de déchets/ non putrescibles,
- stockage d’encombrants,
- production et distribution d’électricité...

Par rapport aux projets précédents tout le cycle de traitement des déchets, est rassemblé au même endroit sur 33 hectares.



Les manutentions se feront à l’intérieur de bâtiments clos et sous- pressurisés pour éviter les sorties d’air.
L’enfouissement se fera sous forme de balles enrubannés au lieu de vrac.
De nouvelles méthodes de traitement seront expérimentées.
Le projet prévoit toutes les mesures connues de sécurité pour une installation qui a toutes les caractéristiques d’une installation industrielle.

Il prévoit même les défaillances possibles :

risques d’incendie,
Infiltation des eaux de toute nature,
- échappement de bio-gaz et leur élimination olfactive,
- circulation de véhicules lourds de manutention,
- risques d’erreurs de gestion, etc...

Il parait que ses façades de 15m de hauteur sur 600m seront invisibles!

 

 

 
Tout pour plaire sauf que :

Pleine nature? pas tant que celà...
Il y a des voisins et des communes voisines pas loin!
Quels seront les recours en cas de défaillances ?

Certaines nuisances sont irréversibles :
-pollution des nappes profondes,
-voisinage dissuasif pour d’autres activités non industrielles ?

Au-delà des mots : Bio, Ecopole, Développement durable, écologie, il s’agit bien du gel définitif de tout un territoire à vocation d’activités d’urbanisation, agricole et touristique.

Qui voudra habiter avec un tel voisinage?
 
Pour éviter les déboires précédents, le projet fera cette fois l’objet d’une procédure d’intérêt public de la part de l’autorité préfectorale. La décision d’implantation sera prise grâce à la modification du P.O.S. de la commune de Montblanc, commune non concernée par les nuisances éventuelles. Celles qui seront concernées : Saint Thibery ,Vias, Portiragne, Bessan n’auront aucune part à
la décision.
 
Une telle décision devrait avoir fait l’objet d’une recherche préalable d’implantation optimale sur une zone industrielle de l’Ouest du département. On préfère se référer à celle, obsolète depuis longtemps, qui ne portait que sur un centre d’enfouissement de déchets ultimes et non sur une activité industrielle, (baptisée pour l’occasion « Ecopole ») potentiellement polluante.
 
Petit tour de passe- passe administratif...

Nous avons eu une décharge pendant 25 ans dans cet endroit, dit le Maire de Bessan.
Nous avons déja donné! 
Un peu aux autres!

Le 27 Octobre 2006-11-01, on posait en Aveyron au candidat Sarkozy la question suivante :

« Avec ses conseils régionaux, ses conseils généraux, ses communautés d'agglomération ou de communes, ses pays et ses villes, la France est un millefeuille administratif.
Cette "sur-administration" vous satisfait-elle ? »

Nous ajoutons à cette liste non exhaustive l’Etat, l’Europe et le Département dont le périmètre hérité de la Révolution qui n’était manifestement pas prévu « pertinent » pour la gestion des dêchets ?

Sarkozy répondait :
« Ce que demandent les Français, en revanche, ce sont des partages de rôles compréhensibles et des responsabilités claires pour les différentes structures. Là, c'est manifeste, nous en sommes encore loin ! » .

Nous ajoutons :
Tout le monde s'estime compétent! Qui doit décider du gel d’une région ? L’ingénieur ? Le technicien ? L’Administratif ?
Le contribuable concerné ?...

Jean-Claude Aubanel

Que penser de l'Ecopole de la Vallasse ?



Projet de résolution du CID 34
(Comité Interassociatif ‘'Déchets'' de l'Hérault)

Retirer les fermentescibles
condition indispensable pour obtenir un compost de qualité

Le compostage d'ordures ménagères brutes ou mal triées donne un compost difficile à écouler. Contenant des débris indésirables, il ne peut être labellisé. La presse extrudeuse est-elle capable de résoudre ce problème en séparant fermentescibles et minéraux ? En réalité, la forte poussée de la presse, en pulvérisant certains minéraux (verre, plastiques durs, etc.) et en transformant tous les organiques en bouillie, opère un mélange intime entre ces 2 catégories de déchets. Par exemple, les piles électriques, aplaties ou éclatant sous une pression de mille bars, risquent fort de libérer et de diffuser leur contenu toxique dans la pulpe organique. Si la presse extrudeuse, au niveau macroscopique, semble séparer plus ou moins déchets organiques et déchets minéraux, au contraire, à échelle microscopique, elle mélange les uns et les autres bien plus intimement qu'ils ne l'étaient auparavant. Toute poubelle d'ordures ménagères brutes est un réacteur chimique où les acides organiques, attaquant certains minéraux, produisent notamment des sels métalliques pendant que les toxiques minéraux polluent la matière organique et donc le futur compost. La presse extrudeuse, en aggravant l'interpénétration des fermentescibles et des minéraux, accélère et généralise ces réactions chimiques indésirables. Les fermentescibles ne doivent pas entrer en contact avec les autres déchets. Si on permet ce contact (avec les réactions chimiques qui en découlent), leur séparation ultérieure devient impossible.

Quand on casse des oeufs, on peut séparer le jaune du blanc. Mais une fois qu'ils sont battus ensemble, la séparation devient impossible.

Un projet archaïque pour une valorisation dérisoire

Les deux unités de tri de La Vallasse doivent accueillir l'une 94 000 tonnes et l'autre 97 000 tonnes de déchets (note de présentation du P.I.G. pages 25 et 33). Le volume total entrant dans l'écopôle est donc de 191 000 tonnes. La décharge où seront enfouis les refus de tri et de traitement aura une capacité de 180 000 tonnes. La différence entre le tonnage reçu par l'écopôle et le tonnage mis en décharge ne sera donc que de 11 000 tonnes. En d'autres termes 11 000 tonnes seulement seront valorisées, soit moins de 6 % du tonnage entrant. C'est très inférieur aux taux de valorisation imposés par le plan départemental d'élimination des déchets. La circulaire dite « Voynet » du Ministère de l'environnement voici bien longtemps exigeait déjà que 50% au moins des déchets municipaux soient valorisés avant toute incinération ou toute mise en décharge. Cet objectif est d'ailleurs globalement repris par le plan départemental. Le projet d'écopôle de La Vallasse peut paraître moderne par certains choix technologiques, mais ces choix ne sont qu'un paravent pour cacher un projet archaïque qui voue presque tout à la décharge.

Un coût très élevé

Aucune entreprise ne peut s'engager dans un projet industriel aussi lourd et aucune banque ne peut le soutenir sans avoir effectué au préalable un compte prévisionnel d'exploitation et prévu le coût du traitement à la tonne. Si l'entreprise porteuse du projet refuse, sur ces questions capitales, de fournir la moindre estimation, serait-ce parce qu'elle prévoit un coût de traitement très élevé ? La sophistication de la décharge envisagée ne peut manquer de rendre très onéreux les dépôts des collectivités payés par les contribuables. D'autre part ce coût dissuasif incitera les particuliers détenteurs de déchets à multiplier les dépôts sauvages dans la nature. C'est ainsi qu'une décharge de luxe nuit à l'environnement.

Non respect du principe de proximité

Pour rentabiliser une installation industrielle lourde comme l'écopôle de La Vallasse il faut une grande quantité de déchets qu'on est obligé d'aller chercher très loin. C'est contraire au principe à la fois écologique et légal de proximité. La loi du 13/07/92, par exemple, se donne pour but de limiter le transport des déchets en distance et en volume.

Non respect du plan départemental

Si les décharges de déchets ménagers et assimilés sont devenues si impopulaires, c'est en raison des pollutions et des nuisances qu'elles provoquent. Ces pollutions et nuisances sont imputables aux toxiques et aux fermentescibles que les décharges continuent à recevoir en violation de la loi et de la réglementation. Ainsi le plan départemental (article 9) exige : « Les collectivités locales ...ainsi que les entreprises privées... prennent toutes les dispositions pour la mise en place d'une collecte sélective des déchets ménagers spéciaux et des déchets toxiques en quantités dispersées dès l'entrée en vigueur du présent arrêté. » Mais rarissimes sont les collectivités qui s'acquittent de cette obligation. D'autre part, dans son article 12 le plan départemental précise que « les matières organiques ne sont pas considérées comme des déchets ultimes » et interdit leur enfouissement en décharge. Or toutes les décharges continuent à recevoir des déchets organiques en grande quantité. La plupart des collectivités de l'Ouest Hérault refusent de composter leurs fermentescibles, les condamnant ainsi à la décharge et même le projet de décharge de La Vallasse prévoit des torchères pour brûler le biogaz qui sera produit par la fermentation des résidus organiques.
Grande est la culpabilité des collectivités qui se dérobent à leurs obligations à l'égard des toxiques et des fermentescibles. Cette incurie, ce refus de mettre en oeuvre le plan départemental rendent explosive la situation de l'Hérault en matière de déchets et ouvrent la voie à des projets privés coûteux pour 1e contribuable et nocifs pour l'environnement.

QUELLE ALTERNATIVE À L'ECOPOLE DE LA VALLASSE ?


La moitié des ordures ménagères est constituée de résidus végétaux et animaux. On les appelle déchets fermentescibles ou organiques ou encore biodéchets. Parfois huileux, toujours humides et pourrissants, ils ne doivent pas souiller les autres déchets qui deviendraient alors peu ou pas recyclables. Pour les fermentescibles il faut donc une poubelle spéciale et une collecte séparée.

Quel traitement pour les fermentescibles ?

Dans un incinérateur les biodéchets sont indésirables. Très humides, ils brûlent très mal et, en se combinant à d'autres résidus, ils produisent de dangereux polluants (dioxines, etc. ). Dans les décharges, les ordures organiques attirent, nourrissent et multiplient des animaux nuisibles. En pourrissant elles empuantissent les environs. Leur fermentation élève leur température jusqu'à 70°C et favorise les incendies. La loi interdit en décharge ce type de déchets. Pour eux, le seul traitement adapté est le compostage qui les transforme en une sorte d'humus ou de terreau très fertile appelé compost. Cause d'innombrables nuisances, les biodéchets deviennent,  une fois compostés puis épandus sur les terres cultivées, source d'innombrables bienfaits. Ils humidifient le sol, lui apportent tous les nutriments dont les plantes ont besoin, nourrissent la microfaune indispensable à la vie et à la bonne qualité du sol. Parmi tous les traitements de déchets, le compostage est le plus facile et le moins coûteux. C'est pourquoi c'est le seul qui puisse être effectué non seulement par les communes (plate-forme de compostage) mais aussi par chaque famille (compostage individuel). Dans notre département pauvre en élevage et en fumier, les terres cultivées ont terriblement besoin de compost. Le bon compost se vend bien. La moitié des ordures ménagères est ainsi valorisée dans les meilleures conditions économiques et écologiques. Les déchets recyclables (papier, carton, métaux, plastiques, etc.) quand ils n'ont pas été souillés par des fermentescibles, sont faciles à recycler. Un parc à ressources intercommunal faisant coopérer déchetterie, récupérateurs professionnels et associations caritatives (secours catholique, secours populaire, Emmaüs) permettrait de donner une deuxième vie à beaucoup de déchets jugés irrécupérables.

Il resterait alors peu de choses à mettre en décharge.


Nos ordures n'ont nul besoin d'investissements industriels lourds. Il n'existe pour eux aucune usine miracle. Pourquoi le compostage est-il si peu pratiqué ? Pourquoi n'existe-t-il chez nous aucun parc à ressources ? Pourquoi laisse-t-on ainsi la voie libre à des projets privés, financièrement coûteux et écologiquement contestables ?
Tel sera le sujet de la réunion publique à laquelle vous convient

le Collectif intercommunal anti-décharge et le CID 34,

Le vendredi 11 janvier 2008 à 18h, à la salle des fêtes de BESSAN
Les élus intéressés par les solutions alternatives relatives à la problématique des déchets sont cordialement invités à venir en débattre.

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