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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

A Bagnols-en-Forêt (Var), le groupe PIZZORNO dans la tourmente.

Bagnols-en-Forêt
Opération de police à la décharge

 

Une délégation de seize personnes, dont des gendarmes toulonnais, a débarqué hier matin au centre de stockage de Bagnols. Divers prélèvements ont été réalisés dans les différents bassins de la décharge gérée par le groupe Pizzorno.

 

Plusieurs gendarmes de Toulon sont intervenus hier matin sur le site de la décharge de Bagnols-en-Forêt (1) à la demande du substitut du procureur de Draguignan.

Les militaires sont arrivés à 8 h 30 dans le cadre d'une enquête préliminaire. À cet égard, en présence de différents services, des prélèvements contractuels ont été réalisés au centre de stockage.

Durant plusieurs heures la décharge des Lauriers a été visitée par le substitut du procureur de Draguignan, les gendarmes, l'inspecteur des installations classées, les représentants de la police de l'environnement (basée à Marseille) et le maire Michel Tosan. Ils étaient accompagnés du responsable d'exploitation du centre des Lauriers, Frédéric Sebillotte, et du directeur de la branche traitement pour le groupe Pizzorno Lionel Patrier. Des relevés dans les bassins, eaux usées et extérieures, ont été entrepris durant la matinée.

Une intervention consécutive à la plainte du maire

Selon un élu municipal de Bagnols-en-Forêt proche du dossier, cette intervention serait consécutive au dépôt de plainte du maire Michel Tosan.

Pour rappel, depuis plusieurs mois la mairie et le Smiddev s'opposent sur la gestion de la décharge.

En mai dernier, le premier magistrat, lors d'un conseil municipal, avait évoqué une « plainte qui compte une cinquantaine de pages, déposée auprès du procureur de Draguignan, à propos des multiples irrégularités dans la gestion du CSDU des Lauriers : importation illicite de mâchefers venant d'un autre département, pollution par débordement de lixiviats, dépôt de déchets non autorisés etc ». Lors d'une rencontre en avril avec les Bagnolais, l'édile affirmait également que « depuis 2001, le site 3 est anormalement positionné. On nous a volé 25 000 m2 de terrain (...) Tout cela fera l'objet de procédures judiciaires qui feront grand bruit. »

D'habitude si prompte à communiquer sur ce dossier, le maire Michel Tosan n'a pas souhaité s'exprimer hier soir, indiquant : « je n'ai pas à communiquer et je n'ai rien à dire de particulier ».

Même ligne de conduite pour le président du Smiddev, Jacques Mignon, qui déclarait : « Ne pas être au courant sur le fond ».

Enfin à l'issue de la visite des installations, le directeur de la branche traitement pour le groupe Pizzorno, Lionel Patrier affirmait lui aussi ne pas être informé des tenants et aboutissants qui ont conduit à l'intervention de la gendarmerie et des autres services. Quant à la brigade toulonnaise, elle observe le plus grand mutisme sur cette affaire.(1) Le syndicat mixte de développement durable de l'Est-Var (Smiddev) est chargé du traitement des déchets pour les communes de Fréjus, Saint-Raphaël, Puget, Roquebrune et Bagnols. Il a choisi la société Pizzorno pour gérer le site de traitement des déchets des Lauriers à Bagnols.

Var matin – 4 juillet 2009

 

Bagnols-en-Forêt
Selon le Smidev, les boues fautives seront bannies

Jacques Mignon, à la tête du syndicat mixte qui gère la décharge de Bagnols, revendique être « le président qui a interdit les mâchefers (2) et les boues ». Pour lui, ces dernières sont à l'origine des odeurs pestilentielles, qui dérangent les habitants.

S'il ne nie pas les désagréments olfactifs, il les tempère. Suite à la manifestation d'une centaine d'habitants de Bagnols-en-Forêt sur la RD4, samedi matin, dénonçant les odeurs nauséabondes émanant de la décharge des « Lauriers », Jacques Mignon, le président du syndicat mixte du développement durable, Smiddev (1), a voulu répondre aux interrogations de ces citoyens, mais aussi aux accusations, dont le syndicat a été la cible lors de ce sitting.

Évoquant brièvement en préambule, la mobilisation de samedi, il s'est dit « circonspect sur ce genre de manifestation. Dans le groupe, il y avait des employés municipaux, et l'association qui organisait la mobilisation est l'ancienne association du maire actuel ». Les organisateurs apprécieront.

Revenant ensuite sur le fond du problème, les effluves, il « reconnaît qu'à certains moments, il y a des odeurs ». D'ailleurs, pour lui, le problème a surgi « lors de la fermeture de la décharge du Balançan, qui a amené un surcroît de déchets et surtout de boues ». Ces dernières sont le condensé des matières récupérées dans le traitement des eaux usées.

L'imprévoyance des communes

« Le site de Balançan a rouvert et à partir du 6 juillet, l'enfouissement de ses boues sera interdit sur le site de Bagnols. Depuis des années, les communes n'ont pas cherché un autre exutoire que la décharge. Aujourd'hui, les boues, ça suffit ».


Pour lui, cette situation est venue de « l'imprévoyance » dont on fait preuve les communes. Aucune station d'épuration ne dispose, en effet, sur son site d'un sécheur de boues, qui permet de réduire le volume de ces déchets et aussi la facture pour les contribuables.

Pour lui, les boues sont la clef : « J'accepte que cela sente mauvais, c'est un dépôt d'ordure ménagère. Mais je suis convaincu que l'arrêt des boues va résoudre une grosse partie du problème. C'est un grand progrès ».

Encore plus d'huiles

Le président du syndicat rappelle qu'il avait installé des diffuseurs d'huiles essentielles censées masquer les effluves, « ils étaient disposés au sud, on va en mettre aussi au nord ».

Et d'ajouter que quand il se rend sur le site, « je vois des abeilles et des papillons, et j'entends les cigales, comme quoi la pollution n'est pas si terrible qu'on veut bien le dire ». Une vision bucolique qui devrait ravir à ses détracteurs !

(1) Il regroupe les communes de Fréjus, Saint-Raphaël, Puget, Roquebrune, Les Adrets, et Bagnols.

(2) Le mâchefer est le résidu solide de la combustion du charbon dans les fours industriels, ou celle des déchets dans les usines d'incinération.

Une nouvelle presse pour compresser les déchets

Le nombre de rotations de camions-poubelles devrait diminuer avec la réouverture du Balançan. Le site de Bagnols doit ainsi retrouver ses 500 tonnes de déchets ménagers par jour envoyées. « Il faut savoir que l'on recouvre ces déchets de 300 tonnes de matériaux de recouvrement, bientôt il y en aura plus que d'ordures » assure Jacques Mignon, le président du Smiddev, répondant ainsi à certaines critiques sur la gestion de la décharge. Il est par ailleurs « favorable à l'intensification de la mise en balle, avec l'achat d'une nouvelle presse, l'ancienne étant fatiguée et souvent en panne ». Une doléance souvent émise par les manifestants.

Quant au pré-tri également réclamé, Jacques Mignon répète qu'il le souhaite, mais pour « l'instant l'inspecteur des installations classées refusent qu'une plateforme de tri soit installée sur le site de Bagnols, étant donné que le Smiddev n'a pas vocation à effectuer le tri ».

Enfin sur la présence d'arsenic, « ce n'est pas fondé. Il est fait état d'analyses réalisées en 2005 et 2006. Tous les trimestres, des analyses sont régulièrement effectués par un laboratoire indépendant, qui remet les résultats au directeur de la DRIRE. Si un souci apparaît l'État est de suite au courant ». Il ajoute enfin que géologiquement le site est « incomparable ». Son sous-sol est constitué de « roches imperméables, et pas de nappes phréatiques. Il n'y a pas de pollution du sous-sol ».

Var-Matin 2 juillet 2009

 

Bagnols-en-Forêt
Les Bagnolais en ont ras-le-bol des odeurs nauséabondes


 

Avec leur pancarte, ces citoyens ont manifesté leur mécontentement de sentir quotidiennement des odeurs émanant de la décharge. Une protestation dans le calme, avec juste un petit débordement pour bloquer quelques secondes un camion poubelle. Tout un symbole.

«Ça pue ! », « Smiddev (1), Pizzorno, pollueurs, arsenic », « gaz mortel ». Avec leurs pancartes de fortune - mais explicites -, les cent manifestants ont voulu marquer les esprits en se réunissant, hier matin entre 9 et 11 heures, au rond-point de l'Hollyday Green, sur la RD4. Sur la route même qu'empruntent tous les jours des dizaines de camions-poubelles pour rejoindre la décharge de Bagnols-en-Forêt. Brandissant leur pancarte à chaque voiture, ils ont distribué des tracts aux automobilistes.

Ce sont de simples citoyens, habitants de Bagnols, venus là pour interpeller les pouvoirs publics sur un mal qui bouleverse leur vie, et qui, selon eux, met en péril leur santé : le dégagement incessant d'odeurs pestilentielles émanant de la décharge des Lauriers, installée à l'entrée de leur commune.

« Insupportables depuis un an on reste cloîtré chez soi »

Pour tous, ces odeurs sont, « depuis un an, devenues insupportables. On reste cloîtré chez soi, on ne peut pas ouvrir les fenêtres. On ne peut pas mettre le pied dans le jardin. Ça sent les poubelles quasiment toute la journée », expliquent, excédés, Muriel, René, Monique, Paule, Cathy, Laurence et les autres, qui n'ont pas la tête et le look d'écologistes extrémistes. Agés de 40 à 60 ans, ils sont simplement en colère.

Les effluves n'empestent plus seulement Bagnols, Fréjus est touché, Puget également. Au Pin de la Lègue, un parc résidentiel plutôt chic, on commence à s'inquiéter : « Les odeurs doivent démasquer un problème de pollution. » La majorité des manifestants ne sonwt pas contre le site de traitement des déchets - « il en faut bien un » -, mais tous estiment que l'on ne fait pas grand-chose pour améliorer la gestion des ordures. « Beaucoup de déchets envoyés à Bagnols pourraient être recyclés. Depuis un an, le compacteur est en panne, la situation n'a fait qu'empirer. C'est un scandale. »

William Dumont, président de l'association bagnolaise d'information (ABAI) et organisateur de ce sitting, va plus loin : « Cela fait des années que la décharge est mal exploitée. On a élu un maire exclusivement sur ce thème. Préfet, ministres, tout le monde est au courant. Mais rien n'est fait. Les habitants ont peur pour leur santé, et veulent qu'on arrête d'empoisonner l'air et la terre. Maintenant ça suffit. On dit stop ! »

Quid des élus alentour ?

William Dumont s'interroge également sur le silence des autres élus, alors que le problème touche plusieurs communes. Il s'indigne des propos du député Georges Ginesta, qui a lancé lors d'une réunion du syndicat des déchets « que si les Bagnolais n'étaient pas contents, ils pouvaient déménager ».

La manifestation s'est terminée comme elle avait commencé : dans le calme, sous l'oeil de trois policiers. Mais les « mobilisés » de Bagnols ont prévenu : s'ils ne sont pas entendus, si on les « méprise », alors ils n'hésiteront pas à « muscler » leur mouvement. A devenir des « activistes écologiques », si nécessaire.

Var-Matin – 28 juin 2009

 

Bagnols-en-Forêt
Fermer une décharge dangereuse

L'ABI
(Association bagnolaise d'information) a fait le plein pour cette réunion débat dont le thème était le centre de stockage des ordures ménagères.

Accueillant une centaine de personnes (1), William Dumont devait annoncer que l'association qu'il préside compte 120 adhérents et qu'elle est agréée « Défense de l'environnement ». De ce fait elle participe au décisionnel et peut ester en justice. Elle est opposée à un enfouissement sauvage et à l'incinération des ordures ménagères, rappelant qu'en 2050, 50 % des ordures ménagères devront être triées alors qu'actuellement seules 30 % le sont.

Premier intervenant, Francis Garnier, conseiller municipal mais aussi délégué bagnolais au SMIDDEV (Syndicat mixte du développement durable de l'Est-Var) explique : « Tout est permis pour que le groupe Pizzorno garde son monopole. Mais sa gestion est contraire au Grenelle de l'environnement ». Et de révéler que « le taux d'arsenic mesuré récemment par un expert de l'analyse du sol est de 60 microgrammes par litre, pour mémoire celui de la glacière est de 30. En février il a connu un pic de 120 alors que la normalité est de 10 », ajoutant un autre danger pour la santé « le rejet d'hydrogène sulfuré (odeur d'oeuf pourri) peut occasionner une perte d'appétit, des problèmes neurologiques, respiratoires et des maux de tête ». Concluant : « Avec de telles preuves, nous pouvons espérer faire fermer la décharge ».

Organiser un référendum

Place alors à Michel Tosan, maire. « Il n'y a aucune tentative de bien faire. S'il y a polémique c'est qu'il y a 200 millions d'euros à la clé ! Pour exemple, 14 000 tonnes de boue en provenance des stations d'épuration de Fréjus et Saint-Raphaël contiennent 70 % d'eau alors qu'elles devraient être déshydratées au maximum. Elles sont déversées sur le site. C'est donc 700 000 euros qui sont payés pour de l'eau » expliquait-il. Revenant sur l'arrêté de prolongation de l'exploitation du site 3 jusqu'en décembre 2010, signé par le préfet, le maire affirme que le tonnage total autorisé de 930 000 tonnes est déjà atteint.

Beaucoup de départs annoncés

« Nous avons actionné le pénal sur diverses irrégularités, c'est une procédure qui prendra de l'ampleur et je tiens à m'adresser aux deux parlementaires pour qu'ils appliquent la loi sur le Grenelle de l'environnement qu'ils ont signée ». D'un ton plus grave : « Beaucoup de personnes envisagent de quitter le village, pensant que leur patrimoine se déprécie. On est arrivé au bout de la logique municipale qui est celle du droit, une forte mobilisation peut faire fermer cette décharge. Je peux aller jusqu'à organiser un référendum ». En ce qui concerne le futur site (nommé 4), Michel Tosan rappelle que la DSP (Délégation de service public) déposée par le SMIDDEV a capoté en préfecture. Suivent plusieurs questions qui tournent sur l'immédiat. « Que peut-on faire pour obliger le gestionnaire à faire cesser ces nuisances olfactives ? ». S'en dégagent des pistes... Du côté de la municipalité une procédure de mise en demeure pour que ces nuisances cessent avec demande de consignation d'une certaine somme sera envoyée. Pour ce qui est de l'implication des Bagnolais, l'envoi de courriers aux diverses instances de la pyramide républicaine, la création d'un recueil de remarques sur un blog, une plus ample médiatisation sont suggérés.

1. Bon nombre d'adjoints ou de conseillers municipaux bagnolais, Serge Renard, secrétaire général de Cap 21 et Gaëtan Perrier militant de la même association, ont apporté leur soutien à l'action de l'ABI.

Var-Matin – 4 juin 2009

 

Saint-Raphaël
La décharge de Bagnols sera exploitée jusqu'en décembre 2010

Le préfet l'a signé. L'arrêté de prolongation du site 3 de Bagnols-en-Forêt, servant à l'enfouissement des déchets ultimes, a été pris le 13 mai dernier. L'annonce en a été faite, vendredi, lors du dernier conseil syndical du Syndicat mixte du développement durable de l'Est-Var, le SMIDDEV (1), au grand soulagement de la majorité des communes.

Alors que, normalement, le site devait fermer avant la fin de cette année, il a reçu un sursis jusqu'au 1er décembre 2010. Le temps peut-être de trouver une solution sur le long terme.

Car depuis que Bagnols-en-Forêt s'oppose à l'ouverture d'un nouveau site d'enfouissement sur sa décharge dans les conditions actuelles d'exploitation, qu'elles jugent préjudiciables à sa population, le dossier sur le devenir des déchets dans les années qui viennent est bloqué. L'arrêté préfectoral précise que le tonnage est porté à 930 000 m3, soit 930 000 tonnes. Il établit également les différentes modalités d'exploitation, qui doivent être suivies comme le drainage des biogaz et l'aménagement des zones de stockage, avec un système d'alarme sur le rejet des fluides de lixivias par les ordures en décomposition. Avec ordre pour l'exploitant de mettre en place « un système permettant de limiter les envols et de capter les éléments néanmoins envolés ».

Une épine en moins... provisoirement

Cette décision préfectorale fait l'affaire de la majorité des communes, en leur enlevant, provisoirement, une épine du pied qui commençait à faire mal. Mais elle ne devrait pas satisfaire Bagnols qui pousse pour qu'une solution soit rapidement prise au sujet de la décharge, qui se trouve sur son territoire.

Si aujourd'hui, cette commune ne refuse pas d'accueillir des déchets, elle exige que le mode de gestion du traitement change et que les nuisances disparaissent une bonne fois pour toutes.

D'ici 2010, on peut penser qu'un accord intervienne entre les deux camps. Mais dans le dossier des déchets au SMIDDEV, c'est un peu comme dans les feuilletons télé, il y a toujours des coups de théâtre, qui changent le cours apparemment normal de l'histoire.

1. Saint-Raphaël, Fréjus, Puget, Roquebrune, Les Adrets et Bagnols.

Gaëtan Peyrebesse
Var-Matin  - 18/05/2009

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