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Association ACCID

ACCID est une association loi 1901 qui a pour but de s'opposer à l'implantation d'un Centre de Stockage de Déchets Ultimes ou à tout autre type de décharge ou de stockages contrôlés

L'unanimité contre la mégadécharge, ...

Toute ressemblance ou similitude avec notre cas de Robécourt n'est pas un hasard, puisque on retrouve les méthodes de la société Villers Services. A notre que dans leur cas, la mobilisation politique a l'air plus forte que chez nous, et la presse clairement du coté des opposants. Une constante, l'énormité des projets de VS.

600 personnes environ ont assisté vendredi soir à la réunion publique organisée par l'association de défense de la vallée de l'Isch (ADVI) au sujet du projet d'installation d'une gigantesque décharge à la ferme du Schwabenhof


500 personnes assises, une centaine debout. Le sujet mobilise d'emblée. (Photos DNA)

 A Hirschland, au centre du village l'opposition gagne l'espace public.

Gilbert Quirin brandit le panneau qui sera placé aux entrées de toutes les communes su secteur.

600 personnes opposées à ce que l'Alsace Bossue devienne une immense poubelle. Dommage que Marc Hauter, l'un des trois frères propriétaires du domaine convoité, interlocuteur privilégié jusqu'à présent des autorités, (DNA de vendredi) n'ait pas jugé utile d'assister à ce débat public. Cela aurait balayé en moins de temps qu'il faut pour le dire ses réticences et ses interrogations sur la moralité d'une éventuelle cession des 95 hectares du domaine familial à une société qui préconise d'en faire la plus grande décharge de France.

Une fuite a permis d'apprendre ce qui se tramait en coulisses

Il aurait appris aussi qu'une telle structure - on parle d'un centre de stockage de déchets ultimes (CSDU) - aurait ici une durée de vie de 80 ans et que ses néfastes effets se prolongeraient encore durant au moins un demi-siècle. Dans un exposé détaillé, Gilbert Quirin, président de l'ADSVI dont les 40 membres se battent depuis une vingtaine d'années contre l'extension et pour le respect des règles de sécurité à la décharge voisine de Eschwiller a présenté un montage sur écran géant témoignant des investigations menées depuis qu'une fuite au niveau départemental a permis au conseiller général de Drulingen, Jean Mathia, d'apprendre ce qui se tramait en coulisses.

« Heureusement nous avons eu connaissance de la chose assez tôt. a-t-il dit. Rien n'est fait. Nous pouvons encore peser sur ce dossier ». Ce qui n'a qu'à moitié rassuré la salle composée d'un public venu d'un peu partout en Alsace Bossue et de la proche Moselle. D'autant que l'exposé n'avait rien de réjouissant. Le caractère calcaire et fissuré du terrain en sous-sol, la présence de deux sources, celle d'un ruisseau et de zones humides devraient, en principe, plaider contre le projet de prime abord. Cela visiblement n'a pas suffi aux techniciens ou spécialistes de la préfecture et du département consultés par M. Hauter et auxquels il a été reproché publiquement de ne pas l'avoir dissuadé de vendre à de telles fins.

Une dévaluation immédiate des biens de l'ordre de 30%

120 000 tonnes par an : c'est le chiffre annoncé pour une structure d'une telle ampleur. Soit trois fois plus que la décharge d'Eschwiller située à trois kilomètres de là, dont l'autorisation d'exploitation cessera en août de l'année prochaine. On craint néanmoins qu'une demande d'extension sur trois ou quatre hectares soit projetée par l'exploitant, en l'occurrence la Sita Alsace, qui devrait déposer un dossier en préfecture dans les délais. 120 000 tonnes à Hirschland, cela représente 6 000 camions, des émanations persistantes de biogaz et d'odeurs nauséabondes, des centaines de mètres cubes de lixiviats qui se perdraient dans la nature, un impact paysager déplorable et l'effet immédiat d'une dévaluation des biens et propriétés du secteur de l'ordre du 30%, selon M. Quirin, qui cite ce qui s'est passé dans d'autres régions de l'hexagone.

Reste que tout cela est une affaire de gros sous dans la mesure où les trois frères toucheraient le pactole, puisque la société Villers Service (Aisne), une société écran pour le compte de Coved, du groupe Saur, serait prête à débourser plus de 4 millions d'€, selon l'ADVI qui se base sur les propositions faites à une autre exploitant agricole du coté de Keskastel. Quasiment dix fois plus que la valeur agricole des terres.

Jean-Luc Will

(lire aussi en pages Région)

Le 15 juin à Hirschland, une grande manifestation de protestation est prévue avec l'ensemble des élus et de la population d'Alsace Bossue.

DNA - Édition du Dim

18 mai 2008

Guy Dierbach, maire de Hirschland : « Des agriculteurs sont intéressés par la reprise du domaine. Je fais appel au bon sens paysan ». Hugues Stoeckel, de l'ADVI : « Il faut traiter le problème globalement et que chacun soit responsable de ses déchets ». Jean Mathia, conseiller général du canton de Drulingen : « 40% de nos ordures ménagères sont recyclés. Nous faisons des efforts à tous les niveaux. La Safer a des pouvoirs limités mais elle est de notre coté ». Gilbert Poirot, conseiller général du canton de Fénétrange : « Pas question de se laisser berner par ceux qui ont le fric ». Denis Lieb, conseiller général du canton de Sarre-Union : « L'Alsace Bossue ne s'en remettrait pas. » François Brua, président de l'amicale des maires : « Vous êtes très nombreux ce soir et prêts à vous mobiliser. Bravo ». Une personne dans la salle, très applaudie : « Le préfet à l'autorité pour donner le feu vert. Après deux ou trois ans il est muté et nous on reste dans la merde ».

La plus grande poubelle de France?

L'Alsace Bossue a-t-elle vocation à devenir la poubelle de la France ? La mobilisation des élus et de la population suffira-t-elle à stopper le projet d'aménagement sur 95 hectares de la plus grande décharge de l'Hexagone ?


 


L'affaire fait grand bruit au delà du col de Saverne. Six cents personnes ont assisté vendredi soir à une réunion d'information organisée par l'Association de défense de la vallée de l'Isch. Six cents personnes déterminées à ne pas laisser les choses se développer et surtout, à enterrer ce projet de méga-décharge. L'affaire est relativement récente puisque c'est au gré d'une information qui a "fuité" au niveau du Département que le conseiller général du canton de Drulingen, Jean Mathia, a eu connaissance de ce qui se tramait.

Ils sont devenus des spécialistes malgré eux.

Les trois frères Hauter, propriétaires du domaine du Schwabenhof, une grosse exploitation de 95 hectares d'un tenant située à la sortie de Hirschland en direction du village mosellan voisin de Schalbach, sont en pourparlers avec un acheteur qui projette ici la réalisation d'une énorme décharge. Elle serait du coup, la plus importante de France, devant Marseille et ses 80 ha de détritus tristement célèbres.  Les investigations menées par Gilbert Quirin, président de l'ADVI dont les 40 membres sont devenus en quelque sorte, et malgré eux, des spécialistes du sujet puisqu'ils se battent depuis 20 ans contre la décharge voisine de 3km à Eschwiller (4 hectares) ont permis d'en savoir d'avantage.

Notamment que les démarches seraient entreprises par la société Villers Service, (huit salariés), une société qui agirait pour le compte de la Coved du groupe Saur, n°3 des déchets en France. Un montage de location cession particulier serait envisagé. Pour les propriétaires ce serait le pactole, puisque les terres estimées à 300 000 € en valeur agricole, rapporteraient là, près de 4 millions d' € si l'on se réfère aux propositions d'achat précédentes exprimées par la même société qui avait déjà approché un agriculteur de Keskastel, autre commune d'Alsace Bossue.  Marc Hauter, conseiller municipal d'opposition dans le village mais qui demeure avec sa famille à Sarrebourg est en « phase de réflexion », dit-il. Il a pris contact avec différentes autorités pour savoir si le projet est réalisable et s'il peut, sur le plan moral, vendre en toute conscience. « Rien n'est décidé », dit celui qui prendra sa retraite d'ici quelques mois et dont le dernier frère actif cessera ses activités un an plus tard.


Des effets néfastes et nocifs pendant un siècle et demi

Des réponses à ses interrogations l'ADVI en apporte plus qu'il n'en faut. D'abord sur le tonnage d'une telle décharge qu'elle estime à 120 000 t/an alors que l'Alsace Bossue n'en produit que 7 000 tonnes et caracole en tête des « pays » où l'on applique au mieux le tri, où une décheterie ouvre le mois prochain et où l'agriculture bio (30% des surfaces) est en constante progression.  La durée de l'exploitation serait au bas mot de 80 ans et les effets néfastes et nocifs sur la nature et l'environnement ne cesseraient pas avant un siècle et demi. Ces pollutions sont de différents ordre : l'impact paysager bien entendu avec une montagne de déchets, l'émanation du biogaz dont on connaît la nocivité et d'odeurs nauséabondes à des kilomètres à la ronde, les fuites inévitables de lixiviats qui pénètrent dans le sous sol et donc dans la nappe phréatique, les nuisances sonores (5 000 camions / an) etc.  Et puis il y a aussi la dépréciation des propriétés du secteur qui subiraient du jour au lendemain une dévaluation de l'ordre de 30%, la prolifération d'animaux nuisibles. « L'Alsace Bossue ne s'en remettrait pas, conviennent les élus très remontés. S'il le faut on ira manifester à Paris ».

Jean-Luc Will

 

 

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